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LE BLOG de la 7ème circonscription UMP de l'Isère
16 avril 2007

rencontre avec Georges Colombier...

A une semaine du premier tour, comment percevez vous la campagne électorale ?

Tout d’abord je dois dire que cette campagne est une campagne longue. Depuis le départ très médiatisé de Ségolène Royale, et ensuite celui de Nicolas Sarkozy, la campagne est assez longue.

Parmi tous les candidats, et notamment au sein des trois ou quatre qui peuvent prétendre gagner, c’est vraiment Nicolas Sarkozy qui aborde des problèmes de fonds, parfois des problèmes qui dérangent. Il va même au delà car ses propositions sont très concrètes et intéressantes.

Son pragmatisme vous séduit-il ?

Premièrement, Nicolas Sarkozy pense depuis longtemps à cette candidature. Vous savez, dans tout ce qu’il a fait jusqu'à aujourd’hui, il avait toujours derrière lui l’idée de devenir président de la République. Sa force réside principalement ici, car sa volonté de devenir Président est une idée bien ancrée chez lui. 

Nicolas Sarkozy vous a-t-il agréablement surpris ou au contraire déçu sur certains points durant cette campagne ?

Notre candidat est un rassembleur, et a su ramener autour de lui et de la grande famille de l’UMP de nombreux chiraquiens, gaullistes, ou encore d’ancien membres de l’UDF. Il souhaite aller au dela de cette famille pour pouvoir parler à tous les Français.

Il propose un projet bâti sur des valeurs humanistes modernes, et je suis persuadé qu’il tiendra ses promesses, car il souhaite réformer la France, et il le fera. On a trop souvent été habitué à des promesses non tenues ce qui a entraîné des déceptions chez les Français. La France qui est un beau et grand pays a besoin d’un vrai capitaine pour la diriger, et à mes yeux,  seul Nicolas Sarkozy en est capable car il possède de sérieuses qualités comme l’expérience, le recul ou encore la détermination de gagner. A l’inverse, Madame Royale a montré durant cette campagne d’importantes limites pour pouvoir prétendre diriger la France.

Nicolas Sarkozy, comme je vous l’ai dit, aborde des sujets pour lesquels, même à l’intérieur de l’UMP tout le monde n’est pas forcément d’accord, mais je pense qu’il a le mérite de les aborder et en disant très franchement et sans arrière pensée ce qu’il pense. Cela qui lui vaut parfois certaines critiques. Mais finalement il est préférable de dire les choses durant une campagne électorale, plutôt que de se retrouver ensuite élu et faire voter des dispositions qui pourraient surprendre voire choquer. Les Français se prononcent ainsi en pleine connaissance de cause.

Je suis très satisfait que Nicolas Sarkozy réintègre la valeur travail au centre du débat, en encourageant ceux qui le méritent, en encourageant ceux qui veulent travailler plus pour gagner plus. Donnons donc à ceux qui peuvent et veulent travailler plus la possibilité de le faire.

En revanche, il ne mentionne que très rarement Jacques Chirac, ou encore d’autres hommes politiques. Il souhaite instaurer ce qu’il pense vraiment, ce qu’il a toujours voulu, lui, pour la France, en apportant un nouveau souffle à la droite.

Est-ce en cela qu’il incarne une certaine rupture ?

Tout à fait. Bien qu’il le dise moins en ce moment, et qu’il ne souhaite pas aller totalement à l’encontre de Jacques Chirac et des chiraquiens, on sent vraiment qu’une page est en train de se tourner.  Une nouvelle page se tournera d’ailleurs quelque soit le candidat qui sera élu, en ne souhaitant voir ni Mme Royale ni M. Bayrou sur les marches de l’Elysée.

Certaines propositions sont nouvelles, mais ce qu’il faut retenir c’est le fait que Nicolas Sarkozy veuille changer les choses, et ose proposer de nouvelles solutions pour résoudre les problèmes de la France et des  français.

Par exemple, l’instauration d’une TVA sociale, pour en faire une expérimentation n’est pas un coup de publicité. Il me semble important de « pénaliser » certaines importations comme le font fort bien les américains par exemple. Pourquoi pas nous ?

Concernant l’immigration, il est évident que la France ne peut pas accueillir tout le monde. Il est préférable d’accueillir moins de personnes, mais de garantir leur intégration, et cela passe par une habitation, un travail, l’usage de la langue française. Les regroupements familiaux doivent également se dérouler dans les meilleures conditions possibles. Cela peut paraître dur car ces idées nouvelles tranchent avec le passé mais l’exemple du Canada, qui a une vraie politique d’immigration choisie depuis longtemps, montre que cela marche ailleurs. Pourquoi pas en France ?

N’est ce pas également un moyen de se rapprocher de l’électorat du Front national ?

Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy « cousine » avec le Front National, et il l’a suffisamment rappelé en disant que ce qui l’intéresse ce n’est pas le front national, mais ce sont notamment les français déçus qui ont fait un choix de désespoir en votant Le Pen. Il veut être le président de tous les Français. Il est donc normal qu’il parle également de l’électorat de F. Bayrou, constitué soit de gens déçus de Ségolène Royale, soit de gens de l’UMP aux convictions plus centristes.

François Bayrou pourra-t-il vraiment réaliser ce qu’il promet ?

La politique qu’il mène et qui consiste à vouloir prendre des politiques de droite et de gauche peut paraître sympathique aux yeux de certains, mais le problème est qu’il le dit avant l’échéance électorale en se basant sur ce qui s’est passé en Allemagne. Or, en Allemagne, les choses se sont passées différemment : la grande coalition s’est formée après le scrutin national, car les partis principaux n’avaient pas réussi à se départager.

Est-ce en quelque sorte de l’opportunisme politique ?

Si l’on veut, oui. Il est clair que si Monsieur Bayrou se retrouve contre Monsieur Sarkozy, il sera de gauche, et s’il se retrouve contre Madame Royale, il sera plutôt de droite. Lorsqu’il était ministre de l’éducation nationale, il n’était pas un ministre de gauche. Mais on a très bien vu à l’assemblée nationale, depuis quelques années, qu’il s’est positionné une fois à droite, une fois à gauche. En ne votant pas le budget, il a clairement montré sa différence avec la majorité.  Mais par définition, son électorat que je connais très bien n’est pas à gauche.

Pourra t-il gouverner ? Avec qui ? Est-ce possible institutionnellement parlant ?

Je ne sais pas, mais je ne pense pas. Les hommes et femmes politiques de gauche ne veulent pas en entendre parler, et même en prenant les « meilleurs de gauche et/ou de droite », cela ne suffit pas, car il faut parvenir à réunir une majorité à l’assemblée nationale. Sans vouloir aucun mal au parti centriste, je ne vois pas comment avec moins de trente députés sortants de l’UDF, sauf grosse surprise, il pourrait s’en sortir.

Si Nicolas Sarkozy remporte le premier tour avec un score élevé, ce que l’on souhaite vivement, il semble bien que des députés centristes rejoindront l’UMP. Monsieur Bayrou, quand à lui, ne pourra pas revenir à titre personnel dans les rangs de la droite. Il est probablement allé trop loin pour cela.

Que pensez vous de la place des sondages dans cette élection ?

Le nombre de sondage a beaucoup augmenté durant cette élection. Il faut toutefois les aborder avec prudence. Le risque vient du fait que les sondages influencent les électeurs, et notamment ceux qui n’ont pas d’opinion personnel a priori.

Le sondage qui me préoccupe le plus est celui qui montre qu’environ 40% des électeurs est encore indécis, à seulement une semaine du premier tour. C’est énorme. L’autre inconnue dans cette campagne est de savoir si les nombreux nouveaux inscrits sur les listes électorales iront voter, et si oui pour qui !

Pensez-vous que les questions de la place de la France dans le monde ou encore du rôle de la France dans l’Europe sont des thèmes éludés par les candidats ?   

Il est vrai que ce ne sont pas des thèmes de campagne. Toutefois, il ne faut pas oublier que le projet de Nicolas Sarkozy apporte de nombreuses réponses à ces questions. Dans son livre ensemble, Nicolas Sarkozy traite en profondeur de la question du défi de la mondialisation et décrit bien ce qu’il souhaite pour l’Europe, et notamment l’Europe de la méditerranée. Nicolas Sarkozy s’engage, au niveau européen, à revenir au plus près du souhait des pères fondateurs de l’Europe, à savoir une Europe très forte mais dont l’identité de chaque pays est préservée. C’est en effet à cette condition qu’un certain nombre de nos concitoyens, opposé au Traité établissant une Constitution pour l’Europe, seront favorable à la poursuite de la construction européenne. Dans le contexte de mondialisation dans lequel nous vivons, la France, seule, ne peut pas lutter. Mais il s’agit de faire en sorte que nos voisins européens retiennent un certain nombre de préconisations venant de la France. Nicolas Sarkozy veut rompre avec certaines pratiques européennes, afin que l’on cesse de décrier l’Europe dès lors que la France ne va pas bien. La France doit se servir de l’Europe, d’une Europe qui joue pleinement le jeu de la subsidiarité, tout en étant un moteur de son bon développement.

Par exemple, l’euro est trop fort. L’euro doit en ce sens devenir une monnaie forte, certes, mais une monnaie au service de l’économie et non pas une monnaie qui l’a défavorise.

Nicolas Sarkozy plaide également pour l’arrêt de l’élargissement. Il est normal que l’Europe des 27 ne puisse pas fonctionner comme l’Europe des 15, car cela demande du temps. Favorable à un partenariat économique avec la Turquie, Nicolas Sarkozy ne souhaite cependant pas son entrée dans l’union européenne.

Le problème des retraites combiné à celui du déficit public a fait débat très tôt dans la campagne et semble devenir un sujet secondaire. C’est pourtant un enjeu important pour notre société…

Dans ce domaine, tout n’a pas été fait sous cette législature mais des réformes ont été entreprises. A la suite des premiers plans de Balladur, on est allé plus loin. Certes, il reste encore les 5% des régimes spéciaux, mais Nicolas Sarkozy saura comment mener à bien cette réforme, en s’y attaquant rapidement tout en discutant avec les partenaires sociaux. 

Concernant le déficit, il est évident que l’on ne peut pas continuer comme cela, à prendre l’argent public pour rembourser les intérêts de la dette. Ici encore, on ne le souligne pas assez, mais la fin de cette législature se présente sous de meilleurs hospices que certains peuvent le dire ou le penser. En effet, pour la première fois depuis longtemps, les dépenses ayant été respectées et les recettes de l’Etat ayant été meilleures que prévues, le bilan sera positif.

Quelle sera l’influence des élections présidentielles sur les législatives de juin prochain ?

L’influence sera grande bien évidemment car le président fera tout pour mettre en place un gouvernement rapidement qui aura pour objectif de mobiliser les Français pour les législatives. Les candidats aux élections législatives pourront s’appuyer sur le programme du nouveau président pour mener une campagne solide. Nicolas Sarkozy, s’il est élu, fera tout, grâce à un gouvernement restreint, composé de quinze ministres comme il le souhaite, pour donner une impulsion positive aux candidats UMP, mais je sais très bien que se ne sera pas facile.

Monsieur Colombier, plus personnellement, vous êtes candidat aux élections législatives pour la sixième fois dans la 7ème circonscription de l’Isère dans laquelle vous êtes élu depuis 1986. Vous avez également été vice président du conseil général de l’Isère pendant de nombreuses années, et maire pendant 28 ans de Meyrieu les étangs.

Vous connaissez donc bien notre département et les problèmes auxquels nous sommes confrontés, notamment celui des services publics, ou des services à la personne en milieu rural. Les populations attendent beaucoup de ces services, et durant vos précédents mandats, vous avez pris une part active sur ces questions.

Pourtant ces politiques ont un coût, et les finances publiques de l’Etat ne sont pas au mieux.

Comment faut il faire selon vous, pour  aller encore plus loin, et si vous êtes élu en juin prochain, allez vous continuer, intensifier ce combat ? 

Mes origines familiales et mon passé professionnel dans le milieu industriel font que je ne peux en aucun cas oublier qui je suis et d’où je viens. Depuis 21 ans que je suis député, je m’efforce d’être au plus près de nos concitoyens en faisant abstraction des convictions politiques de chacun, mais tout en les respectant profondément.

Mes actions se basent ensuite à trois niveaux : le premier consiste à siéger à l’assemblée nationale pour légiférer, et je pense que si Nicolas Sarkozy est élu, nous nous attacherons à voter d’abord les projets importants et difficiles du programme de notre candidat, comme la réforme des retraites ou encore celle de la justice.

Le contrôle du gouvernement constitue ensuite un des rôles des députés, et donc un de mes rôles. Ce contrôle s’effectue en partie grâce aux questions orales, aux questions d’actualité, aux questions écrites qui nous permettent d’interroger le gouvernement, et de faire remonter les attentes des Français.

Nicolas Sarkozy ne souhaite pas à cet égard tirer un trait sur la cinquième République mais il n’est pas contre l’amélioration du fonctionnement de l’assemblée nationale, en renforçant son pouvoir par exemple. Des améliorations à apporter à notre République sont donc nécessaires, mais nous ne sommes pas pour l’instauration d’une sixième République.

Enfin, mon action dans ma circonscription est très importante. Les rencontres avec les syndicats, les associations, les particuliers sont nécessaires pour ressentir au mieux ce qu’ils attendent. Outre les actions sociales que vous avez mentionnées, et pour lesquelles je me battrai encore et encore, j’attache une grande l’importance à la politique de l’aménagement de notre territoire, en pensant particulièrement à des dossiers importants comme le projet « Lyon/Turin », mais également aux évolutions de l’intercommunalité.

La protection sociale des individus est également un domaine particulier de mon action à laquelle j’attache une grande importance. L’accompagnement des personnes âgées en fin de vie, ou encore le rôle positif que peuvent jouer ces mêmes personnes dans notre société est un enjeu primordial pour nous tous, et je veux continuer mon engagement dans ce domaine en favorisant notamment les relations intergénérationnelles. 

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